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 « Latcho Drom » : la route ...promesse d'un initiatique voyage.

« Latcho Drom » : la route ...promesse d'un initiatique voyage.

Muriel Orus
Juin 2016

Un nouveau chapitre s’ouvre. Le cordon dunaire s’étiole et cède la place au souvenir brûlant... Un passé au présent dont la transmission revêt une importance vitale et dont les plus petits détails construisent mon roman. Premier souvenir... Mon arrière-grand-père maternel.

Silhouette élégante et caractère bien trempé. Le visage buriné de soleil et de vent, il avait le regard fier et la noblesse des grands. A travers quelques témoignages et des photographies, je marche sur ses traces. Comme moi, il a, un jour, pris la route pour, d’un arrière-pays « familial », devenir camarguais. Comme lui, j’ai appris-voisé cette terre dont la sensualité sauvage s’est à moi révélée tant au travers de ses paysages que de ses habitants. Exploratrice de l’intime, son Stetson blanc m’a rappelé ceux croisés dans ce paradis perdu où se côtoyait, jadis, une foule bigarrée aux accents inconnus. J’ai revu, sur la plage, ces nuées d’enfants, emmêlés de Mistral, au bout de leurs cerfs-volants. Je me suis souvenue du chant vespéral de leurs parents qui enfiévrait tentes et caravanes, solidement amarrées dans cet Eden de fortune, aujourd’hui disparu. Où sont-ils à présent tous ces danseurs de vent, ces buveurs d’étoiles ? Où sont-ils ces rêveurs avides qu'un ordinaire estival transformait en maîtres du temps ? Ont-ils repris la route ? Oui, la « bonne route ». Celle qui résonne dans notre imaginaire comme la promesse d’un initiatique voyage, celle qui enseigne la liberté, la confiance et la joie, en célébrant les rencontres qui s’improvisent en chemin. Antithèse d’un quotidien étriqué, elle est l’échappatoire glorieuse pour les assoiffés d’horizons abhorrant l’encloisonnement. Au-delà des murs murs assourdissants, des barbelés acérés qui enferment au-dehors, elle est le lien entre ou vers des renouveaux inspirants où le lâcher-prise, sur les ruines de nos utopiques desseins, redevient souffle de vie. Demain sera autre et avec lui reviendront, en tribus échevelées, nos complicités d’antan. Demain sera autre parce que dépossédés de tout mais plus que jamais vivants, imprégnés de toutes les rencontres faites ou manquées et de toutes celles à venir, nous réinventerons un monde à notre démesure. Attrapeurs de rêves, chanteurs, danseurs, conteurs avec des mots ou des images, allongés sur le sable ou debout le poing levé, nous rhabillerons nos espaces d’infini et marcherons ensemble vers nos éternités sublimes !

 

 « Latcho Drom » : la route ...promesse d'un initiatique voyage.

« Latcho Drom » : la route ...promesse d'un initiatique voyage.

Muriel Orus
Juin 2016

Un nouveau chapitre s’ouvre. Le cordon dunaire s’étiole et cède la place au souvenir brûlant... Un passé au présent dont la transmission revêt une importance vitale et dont les plus petits détails construisent mon roman. Premier souvenir... Mon arrière-grand-père maternel.

Silhouette élégante et caractère bien trempé. Le visage buriné de soleil et de vent, il avait le regard fier et la noblesse des grands. A travers quelques témoignages et des photographies, je marche sur ses traces. Comme moi, il a, un jour, pris la route pour, d’un arrière-pays « familial », devenir camarguais. Comme lui, j’ai appris-voisé cette terre dont la sensualité sauvage s’est à moi révélée tant au travers de ses paysages que de ses habitants. Exploratrice de l’intime, son Stetson blanc m’a rappelé ceux croisés dans ce paradis perdu où se côtoyait, jadis, une foule bigarrée aux accents inconnus. J’ai revu, sur la plage, ces nuées d’enfants, emmêlés de Mistral, au bout de leurs cerfs-volants. Je me suis souvenue du chant vespéral de leurs parents qui enfiévrait tentes et caravanes, solidement amarrées dans cet Eden de fortune, aujourd’hui disparu. Où sont-ils à présent tous ces danseurs de vent, ces buveurs d’étoiles ? Où sont-ils ces rêveurs avides qu'un ordinaire estival transformait en maîtres du temps ? Ont-ils repris la route ? Oui, la « bonne route ». Celle qui résonne dans notre imaginaire comme la promesse d’un initiatique voyage, celle qui enseigne la liberté, la confiance et la joie, en célébrant les rencontres qui s’improvisent en chemin. Antithèse d’un quotidien étriqué, elle est l’échappatoire glorieuse pour les assoiffés d’horizons abhorrant l’encloisonnement. Au-delà des murs murs assourdissants, des barbelés acérés qui enferment au-dehors, elle est le lien entre ou vers des renouveaux inspirants où le lâcher-prise, sur les ruines de nos utopiques desseins, redevient souffle de vie. Demain sera autre et avec lui reviendront, en tribus échevelées, nos complicités d’antan. Demain sera autre parce que dépossédés de tout mais plus que jamais vivants, imprégnés de toutes les rencontres faites ou manquées et de toutes celles à venir, nous réinventerons un monde à notre démesure. Attrapeurs de rêves, chanteurs, danseurs, conteurs avec des mots ou des images, allongés sur le sable ou debout le poing levé, nous rhabillerons nos espaces d’infini et marcherons ensemble vers nos éternités sublimes !